MIRE - ORCHESTRE DE TABLES DE MIXAGE VIDÉO

Djamila Daddi-addoun, Lionel Palun, Alice Prédour
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Djamila Daddi-addoun, table de mixage vidéo, caméra & télévision
Alice Prédour, table de mixage vidéo, caméra & télévision
Lionel Palun, son

En coproduction avec le Lieu multiple (Poitiers), Jazz à Poitiers (Poitiers) et Databaz (Angoulême) avec le soutien de la région Poitou-Charentes, de l’association 720 Digital, du Conseil Général de l’Isère et du Conseil Régional Rhône-Alpes et Les Abattoirs de Bourgoin-Jallieu.

2013
Atelier de Bitche, Nantes
Databaz, Angoulême
Bruisme, Poitiers
30 ans du 102, Grenoble
festival Electrochoc, Bourgoin-Jaillieu
2012
Lieu Multiple, Poitiers
Jazz à Poitiers
Databaz, Angoulême
les Abattoirs, Bourgoin-Jaillieu
Amphibia, les 2 Alpes
Salle noire, Grenoble
Metalab, Lyon
2011
Villard Reculas, F
2010
Le Pot au Noir, St-Paul-Lès-Monestier, F

Mire est une formation qui se définit comme un orchestre de tables de mixage vidéo. Cette formation se propose d'explorer la notion de partition et d'orchestre pour des objets audiovisuels non pensés au départ comme des instruments.

Mire a été fondé en 2009, suite à une rencontre entre vidéastes et plasticiens lors d'un workshop au 102 à Grenoble. Dans la continuité de Martin Tétreault et de ses partitions pour platines vinyles et de Cornelius Cardew et de ses partitions graphiques, Lionel Palun sollicite Alice Prédour et Djamila Daddi-addoun en vue de la création d'un orchestre de tables de mixage vidéo. Il est question tout autant de créer des instruments vidéo que d'écrire une partition pour ces instruments.

Une première résidence en 2010 au Pot au Noir a conduit au choix de la forme scénique pour ce travail. Mire propose ainsi une pièce visuelle et sonore, avec une narration libre et abstraite, où la part du jeu est essentielle et l'empathie avec les spectateurs déterminante.

LE DISPOSITIF

L'image
Tous les protagonistes sont sur scènes. Chaque interprète dispose d'un instrument constitué d'une télévision, d'une caméra et d'une table de mixage vidéo bouclées. La matière première du jeu est donc un larsen vidéo généré par la mise en abime de la caméra sur l'écran de télévision via la table de mixage. Ce larsen se traduit par une lumière mise en pulsation dans la boucle. Chaque image ainsi fabriquée est projetée au dessus de chacun des interprètes. Il y a donc autant d'écrans que d'interprètes sur scène. Les tables sont aussi reliées entre elles afin que chacun des interprètes puisse travailler avec les images des autres. Les images sont donc générées et jouées en direct, sans enregistrement préalable.

Le son
Chaque interprète dispose d'une enceinte qui diffuse le résultat de la transformation de son image en son. Le signal vidéo rentre dans une carte son, le bruit ainsi généré est filtré via des patchs Max/MSP écrits pour l'occasion afin d'extraire de la masse sonore du bruit les variations de l'image. Cette matière est mise en résonance dans des instruments acoustiques amplifiés et diffusée dans l'enceinte de chaque interprète. Chacun produit son son, dont la couleur dépend de l'instrument choisi ( percussions, instruments à cordes, ... ) et dont les variations proviennent directement de celles de l'image.

La partition
Le chef d’orchestre diffuse la partition vidéo et donne les indications de jeu. Cette écriture se présente sous la forme d'un fichier vidéo, qui est envoyé dans la table de mixage vidéo de chaque interprète, qui peut à tout moment s'appuyer sur elle dans son jeu.




LES SPECTATEURS

Mire propose un dispositif scénique frontal traditionnel. Le public est installé dans les gradins, les interprètes et le chef d’orchestre sur le plateau. Les écrans de télévision font face au public et donnent à voir le jeu de chaque protagoniste. En fond de scène, les projections sont diffusées côte à côte, au dessus de l’orchestre, sous la forme d'un grand cinémascope.

Ce dispositif scénique permet au regard du spectateur de naviguer entre l'image globale et la finesse du jeu de chaque interprète. Le son provient de l'image. Les enceintes sont également disposées en fond de scène. L'orchestre et les spectateurs profitent de la même masse sonore où chacune des couleurs des instruments est identifiable.

DEMARCHE

Mire part d'une approche sensible de l'image pour aller vers une écriture visuelle et sonore. Cette écriture est abstraite dans le sens où elle ne propose pas une narration mais une approche musicale de l'image. Elle convoque l'imaginaire du spectateur à travers une poétique minimaliste ( la fragilité de la danse organique d'une ligne à l'écran) et des temps plus baroques ( explosions syncopées de couleurs ). Cette poétique a pour vocabulaire les paramètres inhérents à nos instruments ( luminosité de l'écran, mouvement de caméra, ouverture et fermeture du diaphragme, électronique de la table de mixage, neige vidéo, ...)

La musicalité visuelle de Mire est créée par la respiration propre du larsen vidéo accompagnée tout autant qu'instrumentalisée par les interprètes. C'est une construction polyphonique orchestrée par la partition et accompagnée par des sons en lien direct avec la dynamique des images.

CRÉATION NUMÉRIQUE

Outre les outils purement numériques comme les caméras, l'ordinateur et la table de mixage vidéo numérique, Mire nécessite des développements logiciels spécifiques pour l'image et le son. L’écriture de la partition vidéo se fait via le logiciel original In-Videre pour lequel des modules propres à Mire sont développés. Le traitement du son se fait par l’écriture de patchs Max/MSP pour l'analyse des signaux vidéo et l'instrumentalisation de ceux-ci. Ces outils numériques sont développés par Lionel Palun, qui a une formation de docteur/ingénieur en nanoélectronique. C'est lui qui depuis 2002 programme In-Videre, logiciel dédiés à l'image sous toutes ses formes dans le spectacle vivant.